- Article publié le 23 octobre 2017
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Tract du Syndicat Cgt de la Mairie de Béziers : Compte rendu du CTP du 6 octobre 2017
Le vendredi 6 octobre 2017 se tenait le CTP. Le Maire est venu en début de séance nous faire une intervention, sur deux points :
1. Reconnaissance du mérite : le maire fustige les rares fonctionnaires (dit-il) qui ne font pas leur boulot et parfois nous font honte ! Par contre il reconnait que la plupart des agents font correctement leur travail. Alors pourquoi laisser entendre le contraire à longueur d’interview ?
Le RIFSEEP sera l’occasion de verser une prime (le Complément Indemnitaire Annuel) à ceux qui sont méritants. Il s’est quand même empressé de rectifier que tout le monde ne l’est pas et donc que tout le monde ne le percevrait pas.
Ce sont les 250 supérieurs hiérarchiques qui détermineront les agents méritants lors des entretiens d’évaluation (on attend de voir si leurs avis seront systématiquement suivis…).
Le support d’évaluation a été repensé pour prendre en compte le mérite et une formation d’une journée sera distillée aux évaluateurs.
L’année 2018 sera une année blanche et le dispositif prendra effet dès 2019.
2. La réforme du régime indemnitaire sera l’objet d’une grande concertation et d’une négociation.
Pour la CGT, les dés sont d’ores et déjà pipés. On négocie en sachant que l’enveloppe du RI est bloquée. Elle sera même en baisse compte-tenu de l’instauration de la prime de 1500 € censée remplacer le congé de fin d’activité soit environ 90 000 € annuel de moins sur l’enveloppe globale - à noter que la CGT est la seule organisation syndicale à s’y être opposée en votant contre !!!
3. Troisième annonce, l’Etat étrangle les collectivités territoriales :
Le maire indique que quand il dit cela, il pèse ses mots. Il précise que la stabilité de la masse salariale est sa préoccupation majeure. Il souhaite que le nouveau RI soit juste, cohérent et qu’il apporte une nouvelle dynamique en terme de management, mais aussi sur le plan social.
Il recevra les organisations syndicales après la période de concertation.
Par contre, pas un mot sur les emplois aidés !!! Le Maire a récemment convoqué l’ensemble des emplois aidés pour leur signaler son intention de ne pas renouveler leur contrat à échéance. Pour la CGT, nous atteignons là, le summum de l’inhumanité. Cela confirme notre analyse sur le fait que ces agents n’ont été recrutés que grâce à l’effet d’aubaine du financement de l’Etat, pour remplacer des agents permanents (main d’œuvre bon marché). Peut-être doit-on s’interroger sur le fait que ce genre d’abus (les emplois aidés n’ont pas vocation à se substituer à l’emploi permanent) est peut-être à l’origine de leur disparition ?
Après ce préambule, la CGT est intervenue pour faire part au Maire de ses observations. On peut malheureusement regretter que nous soyons le seul syndicat à l’avoir fait ! Mais peut-être que pour les autres, tout va bien !
Pour la CGT, depuis 3 ans que nous travaillons avec le Maire et son équipe, nous avons pu évaluer comment était appréhendé le mérite ! Cette approche ne nous a pas pleinement satisfaite, elle nous a même fortement déplue ! Pour l’avenir, nous jugerons sur pièces, mais nous sommes relativement inquiets.
Sur la question de l’étranglement des communes, on ne peut que partager le danger que représente le désengagement de l’Etat. Cela fait des années que la CGT dénonce, à la fois le désengagement, mais aussi le transfert de charges.
Au final, les agents de la ville subissent la double peine :
1) À la ville de Béziers, en 3 ans, c’est la prime de présentéisme qui a été supprimée (elle devait être réinvestie, on ne voit toujours rien venir…), ce sont les heures supplémentaires (celles qui étaient justifiées) qui ne sont plus payées, c’est la fin du congé de fin d’activité, ce sont les départs en retraite non remplacés (dégradation des conditions de travail avec l’augmentation des agents en souffrance), l’allongement du temps de travail, ce sont les agents et l’encadrement qui sont déconsidérés, la fin de la subrogation pour les contractuels et les agents à temps non-complet, le dialogue social qui s’est détérioré, etc.
2) À cela s’ajoutent les mesures gouvernementales qui impactent directement les agents : cadencement unique pour l’avancement d’échelon (avec pour effet un allongement des carrières), la hausse de la CSG, l’instauration du jour de carence...
Face à cela, nous devrions nous taire, nous devrions baisser la tête, faire comme si rien n’était ?
Et bien non, les fonctionnaires territoriaux, et notamment ceux de la ville de Béziers ont toutes les raisons de se mobiliser et d’exiger une autre politique pour des services publics de qualité !
Notre statut est en danger.
Des apprentis sorciers (dont R. Ménard fait partie) voudraient le voir disparaître.
La remise en cause de la valeur unique du point d’indice entre les 3 versants le condamne tout simplement.
Elle remet de fait en cause l’unicité du statut et le droit à la mobilité entre les versants.
Les fonctionnaires sont attachés à leur statut car il est protecteur (à la fois pour les agents, mais aussi pour la population !). C’est notre statut qui nous permet, par exemple, de refuser un ordre manifestement illégal ! C’est un acquis du CNR (Conseil national de la Résistance) qui a toujours été défendu par l’ensemble de la classe politique républicaine.
Enfin, nous sommes très inquiets concernant la remise en cause de la formation professionnelle avec la réduction de 0,1 % de la cotisation au CNFPT. Cela peut paraître peu, mais au plan national, cela représente des dizaines de millions d’euros. C’est la qualité et les conditions de la formation qui sont remis en cause (pédagogie inversée, consolidation du distanciel par rapport au présentiel, formation sur le lieu de travail et non plus au CNFPT, favorisation des formations en intra…)
Ho lé lé, Ho là là, pour les reculs sociaux, je suis toujours là ! Tel doit être le refrain préféré de notre bon Maire de Béziers… En effet, il nous a répondu : le moins que l’on puisse dire, c’est que pour ce qui est de la remise en cause des droits sociaux on peut compter sur lui ! Extraits de sa réponse : « je suis contre le statut des fonctionnaires », « je suis favorable non pas à une journée de carence, mais à 3 jours de carence », « il n’y a jamais eu autant de promotions à la ville » (il semble oublier que pour les cat A et B c’est le grand néant), « on va voter un budget terrible », « vous avez la chance d’avoir un travail »… Heureusement, il n’a pas encore dit qu’il était pour le retour du servage, mais cela ne saurait tarder !!! Esprit de 1900 quand tu nous tiens !
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Documents joints
1 Tract du Syndicat Cgt de la Mairie de Béziers : Compte rendu du CTP du 6 cotobre 2017 pdf