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  • Article publié le 11 juillet 2016
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Rapport sur la filière animation - Séance plénière du CSFPT du 18 mai 2016

L’animation : émancipation citoyenne ou mode de garde ?

Depuis son origine, l’animation socioculturelle porte des valeurs d’émancipation citoyenne et d’autonomie provenant de l’Education populaire vers les territoires afin d’y développer la dimension culturelle et éducative.

Si la finalité des politiques locales est de favoriser l’ouverture sur l’environnement social et culturel, de faciliter l’éducation de chacun et la cohésion sociale, tant en préservant un espace d’intervention souple et parfois non finalisé, il ne demeure pas moins que depuis plusieurs décennies, le processus d’institutionnalisation et de réglementation du secteur de l’animation socioculturelle s’est accentué.

Les collectivités locales sont depuis longtemps fortement mobilisées sur les enjeux éducatifs compte tenu de l’accroissement des besoins et des mutations sociales (réduction du temps de travail, augmentation du temps libre et des loisirs). Elles doivent s’adapter, d’une part, aux attentes et aux exigences des familles (augmentation du temps de garde, offre diversifiée d’activités socio-éducatives, qualité pédagogique, restauration) et d’autre part, aux politiques nationales d’éducation et de jeunesse (aménagement des rythmes de vie des enfants et des jeunes, aménagement des temps scolaires et extrascolaires, loi de refondation de l’école, nouveaux rythmes scolaires...).

Ces dernières années, l’intervention éducative locale a été fortement requestionnée et les pratiques professionnelles ont été impactées notamment avec l’élargissement des missions du service public d’éducation et d’animation par la mise en œuvre de projet éducatif local (PEL) et de projet éducatif de territoire (PEDT).

Dans ce contexte, les agents territoriaux qui occupent des fonctions d’animation appelés communément « animateurs » sont des professionnels développant des pratiques sociales visant à répondre aux besoins de proximité de la population.

Si les métiers de l’animation professionnelle tendent à se structurer et si de nouvelles missions se développent prouvant le dynamisme de la filière animation dans la FPT, il n’en demeure pas moins que cette dernière est traversée par des problématiques importantes.

D’abord, les conditions statutaires ne sont pas attractives pour permettre un avancement et un déroulement de carrière pour l’ensemble des agents de la filière animation : blocages en catégorie C, peu d’emplois en catégorie B et A, absence de cadre d’emploi de catégorie A dans la filière malgré des certifications universitaires et qualifications professionnelles de niveaux III à I.

Ensuite, le cadre professionnel des animateurs est fragile, parce qu’il est incomplet, au regard d’autres professions : les conditions d’accès au premier grade, les absences de reconnaissance des qualifications, d’obligation de formation professionnelle en catégorie C, de temps de préparation pédagogique constituent des freins importants à la professionnalisation, au développement et à la mobilité des agents de cette filière. Il faut ajouter que le cadre réglementaire prévu pour l’animation bénévole et occasionnelle dévolu sur le temps de loisirs (mercredi) et de vacances scolaires continue à s’imposer alors que les missions professionnelles s’élargissent sur le temps périscolaire et que l’intervention éducative se complexifie.

Enfin, la forte précarité des conditions d’emplois des animateurs dans une filière, par ailleurs, fortement féminisée et l’absence d’un espace de capitalisation des expériences accentuent la complexité pour obtenir la légitime reconnaissance des qualifications professionnelles et des métiers de l’animation.

Le cadre de l’auto-saisine
Afin de traiter de l’ensemble de ces problématiques évoquées par plusieurs organisations syndicales, le bureau du Conseil supérieur a confié la réalisation d’un rapport à la Formation Spécialisée n°3 portant sur les questions statutaires.

La FS3 s’est réunie à plusieurs reprises d’abord sous la présidence de M. Claude MICHEL puis, de M. Jésus DE CARLOS et a procédé à des auditions. Certaines réunions se sont tenues conjointement avec la Formation Spécialisée n°2 portant sur les questions organiques (concours, formations...) afin de traiter l’ensemble des sujets.

Sans occulter aucun débat et dans un souci de clarté et d’efficacité, il a été jugé plus opportun de limiter l’auto-saisine aux questions statutaires. La possibilité d’un second rapport portant sur les domaines relevant de la compétence de la FS2 est envisagée pour une apporter une réponse globale et complète aux transformations de cette filière.

Le présent rapport est constitué de trois parties :

Dans une première partie, il visera à rappeler les principaux éléments historiques, les conditions sociales et politiques liées à l’émergence de l’animation socioculturelle et plus particulièrement, les pratiques récentes d’animation dans les collectivités territoriales. Il sera tenté de définir précisément l’animation et les missions des « animateurs » dont l’image est fortement tronquée alors que leurs pratiques ont fortement évolué depuis quelques années.

Puis, dans une seconde partie, les composantes statutaires et professionnelles seront présentées conjointement pour caractériser les aspects les plus importants de la filière animation.

Enfin, la troisième et dernière partie abordera l’ensemble des problématiques et présentera les propositions du Conseil supérieur visant à améliorer les conditions de déroulement de carrière, de recrutement, de qualification et d’emploi.

Télécharger pour lire l’intégralité du rapport

Rapport sur la filière animation - Séance plénière du CSFPT du 18 mai 2016


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