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  • Article publié le 24 septembre 2018
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Le syndicat CGT de la Drôme vous informe de la lettre ouverte des Agents du Laboratoire départemental d’analyses adressée à Mesdames et Messieurs les Conseillers départementaux

Mesdames et Messieurs les Conseillers départementaux,

Vous êtes appelés à vous prononcer ce lundi sur l’organisation du Laboratoire départemental d’analyses (LDA) et en particulier sur les modalités de notre temps de travail. Dans une stratégie de dramatisation, ces nouvelles modalités vous sont présentées comme la solution de difficultés rencontrées par le LDA.

Cette organisation ne répond pas aux enjeux du LDA.

Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est parce que les réorganisations successives que vous avez décidées, souvent à l’unanimité, n’ont pas fonctionné. Ce n’est pas par manque d’engagement du personnel ou, comme la directrice le répète à l’envi, par manque de propositions de leur part.
D’ailleurs, comment faire des propositions alors que les indicateurs de délais sont en place depuis juin seulement, que ni la définition de la stratégie commerciale ni l’analyse du chiffre d’affaires ne sont réalisés et que le plan d’investissement s (élaboré sans stratégie claire !) ne nous a pas été communiqué.

Par ailleurs, alors que nous sommes invités à ne pas penser en « agents publics » selon le Vice- Président, comment comprendre cette focalisation sur le chiffre d’affaires : nous réclamons une vision claire de nos activités bénéficiaires, et un calcul du coût de revient de chacune de nos productions. Le prix des consommables augmente, pas nos prix de vente, nous utilisons des machines inadaptées à la demande de nos clients (qui s’encrassent, qui tombent en panne…), des marchés sont acceptés en connaissant notre incapacité à produire les résultats : que cherche t-on à prouver ainsi ? Est-ce une insuffisance de présence des techniciens qui est en cause ?
Si le Labo veut être concurrentiel, avant d’impacter nos vies, qu’il se donne les moyens de savoir ce qu’il fait et à quel coût !

Nous le répétons depuis des années dans le vide, nous voulons être associés à la définition de la stratégie commerciale du LDA et à la définition du programme d’investissements. Cela évitera d’acheter à nouveau des machines pour traiter les eaux propres alors même que nous ne pouvons faire face au dumping des laboratoires privés spécialisés sur ce secteur.

Ce n’est pas en nous faisant travailler le samedi que nous allons diminuer l’engorgement des machines (au contraire, nous allons augmenter la file d’attente des échantillons) et rattraper le manque d’investissements sur les secteurs pertinents.

Ce n’est pas en nous faisant travailler le samedi que nous allons renforcer notre secteur recherche et développement.
Tout ce que vous avez à gagner au travail le samedi, en brisant nos vies privées et familiales, c’est notre démotivation, et des difficultés supplémentaires pour le LDA

Nous avons fait des efforts (travail le samedi ou en soirée lorsque c’est vraiment nécessaire, renoncement à des temps partiels par ex.) et des propositions dans le cadre de nos préavis de grève. Nous proposons notamment de prioriser les missions d’intérêt général, et en particulier les activités en lien avec des filières structurantes de l’économie drômoise (aviculture, nucléaire…), et d’organiser la semaine de manière à concilier productivité et vie privée. Nous connaissons nos métiers, nous sommes convaincus de la haute valeur ajoutée du LDA sur ces secteurs.
Votre responsabilité, lundi, sera de refuser ce projet incohérent et de demander à l’administration de retravailler un projet en lien avec nous, en s’appuyant sur les données que nous réclamons de longue date et en analysant les coûts et bénéfices attendus de nos propositions.

Nous serons présents ce lundi à l’Hôtel du Département, sans doute encadrés par des vigiles puisque certains ont peur que vous puissiez nous entendre. Sans doute la directrice vous expliquera qu’elle est « convaincue de la pertinence de son projet » et fera part de son incompréhension face à notre réaction (« plus on les rassure, plus ils s’inquiètent »), peut-être même nous qualifiera-t-elle de« boulets » comme elle l’a fait ce mercredi pour certains de nos collègues. Sur le fond, vous n’aurez pas plus que nous de réponses. Nous espérons que ce courrier vous donnera envie de venir à notre rencontre et de donner au Conseil départemental une chance de trouver des solutions pour garantir l’avenir du LDA en votant contre une réponse inadaptée.
Toute structure concurrentielle le sait : on ne réussit pas un projet contre l’avis de ceux qui doivent le mettre en œuvre !

Espérant que vous saurez prendre en considération ces remarques et propositions issues de notre longue expérience au LDA de la Drôme, nous vous prions de recevoir, Mesdames et Messieurs les Conseillers départementaux, l’assurance de notre haute considération.

Les agents du LDA



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