La Charte sociale de Paris 2024, un essai à transformer

Les scandales à répétition qui entourent l’organisation des méga-événements sportifs, et notamment les Jeux olympiques, montrent que ceux-ci sont loin d’être en apesanteur sociale et politique comme certains voudraient le laisser penser. Conditions d’attribution opaques, dérapage des coûts aux dépens de la collectivité tandis que les juteux profits sont privatisés, installations laissées à l’abandon sitôt la compétition refermée et l’on en passe. On pourrait ajouter les mouvements de boycott pour des motifs diplomatiques divers ou encore l’exclusion d’athlètes ayant osé arborer un symbole à connotation politique. Mais il est un autre sujet qui jusqu’à récemment n’attirait guère l’attention : le sort des milliers de travailleuses et travailleurs impliqués dans l’organisation des Jeux. Or, des ouvriers employés à la construction des infrastructures nécessaires à la compétition aux escouades de volontaires mobilisés pour assurer diverses tâches aussi invisibles qu’indispensables, en passant par les agents chargés d’assurer une sécurité dont ils ne bénéficient pas eux-mêmes et les athlètes dont l’activité peine encore à être reconnue comme un vrai travail, les Jeux olympiques et paralympiques constituent un monde du travail à part entière avec ses propres enjeux.

Enfin quel héritage un tel événement laissera t’il au bénéfice des populations jusqu’à la gouvernance du sport ?

Pour tenter de les prendre en compte, l’organisation des Jeux de Paris 2024 s’est rapproché des organisations syndicales et patronales et a adopté un outil original impulsé par ces dernières : une Charte sociale et écologique, dont l’objectif est de faire de la compétition un événement véritablement soutenable, dans tous les sens du terme. Cet ouvrage propose de retracer l’origine, le contenu, les intérêts mais aussi les limites de ce texte inédit, tout en mettant en évidence un certain nombre d’enjeux plus généraux qu’il permet de soulever, tant quant à la place du travail et aux tensions qui le traversent dans nos sociétés contemporaines qu’aux retombées pour la société de ces méga-événements sportifs.

Pour étayer le propos les auteurs ont procédé aux entretiens avec la totalité des acteurs dont le directeur général du COJOP et la directrice impact et héritage et les deux co-présidents du comité de la charte sociale.

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Les auteurs : Jean-François Davoust est l’ancien animateur de la commission sport de la Confédération générale du travail (CGT) et fait partie du comité de la Charte sociale des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Igor Martinache est sociologue, maître de conférences à l’UFR Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) de l’Université Paris-Nanterre et membre de l’Institut des sciences sociales du politique (ISP), unité mixte de recherche du CNRS.

Tous deux ont publié ensemble Du sport ouvrier au sport oublié ? Histoires mêlées de la CGT et du sport aux éditions du Geai Bleu en 2013.

Editions Arcane 17

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