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A la rencontre d’agents et d’agentes de la fonction publique territoriale

  • Article publié le 7 août 2023
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A la rencontre d’Aurore, animatrice et ATSEM à Aumetz (Moselle)

Dans le cadre de la campagne "fier.es d’être fonctionnaires", Clément, stagiaire à la Fédération CGT des Services publics, est allé à la rencontre d’agents et d’agentes de la fonction publique territoriale.
Clément les a contacté·es avec un ton légèrement différent pour mieux aborder l’humain dans le travail et la manière dont les agents et agentes peuvent le ressentir.


Quelle drôle d’idée, quand on y pense, d’exercer un travail qui consiste à s’occuper d’enfants qui ne sont pas les siens ! Pourquoi faire un tel travail qui demande énormément de patience et d’attention ? Par défaut ? Oui, pour se faire un peu d’argent lorsque l‘on est étudiant·e. Par passion ? Encore oui ! C’est notamment le cas d’Aurore, animatrice et ATSEM dans la ville d’Aumetz en Moselle. Aujourd’hui, elle nous raconte son métier, comment elle en est arrivée là et les nombreuses difficultés auxquelles elle et ses collègues doivent faire face au quotidien.

Aumetz, 2 404 habitant·es, c’est dans cette petite ville située à 10 minutes du Luxembourg qu’habite Aurore. Arrivée ici en 2007 après avoir travaillé à Saulnes, elle y travaille en tant qu’animatrice et également en tant que remplaçante ATSEM depuis 2 ans.

L’histoire entre Aurore et l’animation pour enfants démarre d’une manière totalement aléatoire. En effet, c’est pour rendre service à une amie qu’elle a accepté de travailler pendant les mois de juillet et août. Et puis, au fur et à mesure, une passion est née avec l’envie d’exercer ce métier au quotidien.

Si le métier d’animatrice nous est familier, celui d’ATSEM (agent·e territorial·e spécialisé·e des écoles maternelles) peut paraître plus confus. Une ATSEM est une personne qui s’occupe des enfants pendant la journée et qui assiste la maitresse. Elle s’occupe des enfants durant la période scolaire ou périscolaire de la journée.

L’animatrice est plus « libre » dans ses choix que l’ATSEM car elle ne reçoit pas d’ordre d’une personne placée au-dessus d’elle. L’ATSEM, elle, reçoit ses ordres de la maîtresse. Ce métier, d’après les propos d’Aurore, n’est pas très agréable car il n’est pas reconnu à sa juste valeur, on demande à un effectif réduit d’être multitâches et de s’occuper de tout (vaisselle, ménage, préparer la cantine, s’occuper des enfants). Cette multifonction engendre plus d’effets négatifs que positifs. En effet, la réduction des effectifs oblige l’ATSEM à gérer beaucoup plus d’enfants, on parle dans certaines communes d’un adulte pour 18 enfants, donc moins de temps pour vraiment s’occuper d’eux correctement et créer du lien. La journée quotidienne d’une ATSEM est chargée :
• Accueil des enfants le matin pour les activités périscolaires ;
• Puis accueil des enfants en maternelle ;
• Préparation des activités pour que la maîtresse puisse enchaîner ;
• Préparation de la cantine ;
• Vaisselle à faire si besoin pendant la pause ;
• Ramène les enfants à l’école ;
• Accueil des enfants l’après midi ;
• Ménage.

Si l’ATSEM n’est donc pas aussi libre de faire ce qu’elle veut, l’animatrice elle l’est. Elle gère le planning pédagogique et éducatif et tente, selon les dires d’Aurore, « d’apprendre aux enfants de nouveaux horizons » en leur apportant des connaissances, des connaissances que les enfants apportent également à leur niveau aux animateurs.

Malheureusement, les mêmes problèmes persistent, à savoir : un salaire jugé trop bas et beaucoup moins d’animateurs qu’avant avec un encadrement beaucoup plus élevé, on leur en demande trop par rapport à ce qu’ils peuvent faire. On pourrait espérer que ceux qui sont là restent, mais c’est rarement le cas. La faute à un métier éprouvant où il faut savoir tout faire, où les moyens donnés par la commune ne sont parfois pas suffisants et où le salaire n’est pas énorme. Là où il suffisait d’un adulte pour 10 enfants, on est arrivé à 1 pour 14, voire 1 pour 18, comme expliqué précédemment. Dans certaines communes, le peu de subventions versées ne permettent pas par exemple de payer le bus pour effectuer des sorties. On constate, à travers tout cela, une vraie dégradation des conditions de travail au fil des années.

Pour attirer du monde dans ce métier passionnant pour certains, différents moyens sont possibles, encore faut-il que les instances daignent écouter les revendications ! Par exemple, et ce n’est pas une surprise, augmenter les salaires, tout faire pour faciliter le métier car à force de porter des charges les adultes finissent avec des troubles musculaires. Enfin, augmenter le régime indemnitaire et agrandir les effectifs jusqu’à arriver à 1 ATSEM par classe ou 2 pour 3 classes dans le cas d’Aurore. En effet, avec 28 enfants par classe, pas du même âge donc avec des besoins différents, il est difficile pour 1 personne de tout gérer.



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