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  • Article publié le 10 février 2023
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"La démocratie locale ne doit pas battre en retraite". Philippe Rio, Maire de Grigny, élu « meilleur maire au monde » en 2021 I Article de L’Humanité

En plus d’être un « tue-l’espoir », un coup de canif dans le contrat social et une marche forcée vers un siècle de régressions sociales, cette réforme des retraites est un coup de massue sur la tête de la démocratie locale. Après une vie de labeur et de travail, la retraite est un moment pour soi, un temps auprès de ses proches, de ses petits-enfants et de ceux qu’on aime. Elle est aussi une période de vie où l’on a enfin le temps de se consacrer aux autres. La fin du travail coïncide parfois avec une perte de relations sociales à laquelle viennent pallier des engagements qui ont du sens. Nos jeunes anciens sont d’un précieux soutien pour faire vivre la solidarité dans les associations locales et représentent 30 % des bénévoles. Pendant la première vague du Covid, les jeunes retraités sont restés chez eux et des distributions alimentaires ont cessé alors que la crise de la faim apparaissait dans les territoires les plus fragiles. D’autres jeunes retraités font le choix de l’engagement politique local. L’âge moyen des maires en France, sur nos 36 000 communes, est de 59 ans ; 40 % des maires sont retraités et ils sont plus de 50 % dans nos villages. Ces maires se battent dans leur village pour conserver une école ou un service public de proximité, et régler les petits et gros tracas de leurs administrés. Quelle que soit leur obédience politique, ils sont d’une utilité sociale irremplaçable.
Avec cette réforme des retraites, notre pays se vide de son vivier d’élus locaux au moment où beaucoup d’entre eux sont déjà victimes de crises de vocation face à des budgets cornéliens à boucler. Sur le fronton de nos mairies, nous pouvons lire « Liberté, Égalité, Fraternité ». Cette réforme est libérale, inégalitaire, individualiste. Elle sert au fond des intérêts mercantiles et dessert le temps du lien social et de l’engagement. Alors que 7 français sur 10 s’y opposent, les maires communistes ont de leur côté pris des mesures fortes et des formes d’action adaptées à leurs territoires : fermetures des hôtels de ville, motions, appels à mobilisation, débats publics ou banderoles sur leur mairie. Cette réforme des retraites pénalise particulièrement les femmes et les catégories populaires. Mais elle est aussi un mauvais coup contre les agents de la fonction publique territoriale de catégorie de C dont la pénibilité est méconnue et mal reconnue : assistantes maternelles, agents d’entretien, de restauration, des espaces verts ou de la propreté publique. L’histoire sociale de notre pays s’écrit sous nos yeux. Soyons de plus en plus nombreux à déferler dans les rues, à travers le pays !



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