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  • Article publié le 10 mars 2020
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FTDNEEA CGT | La casse du Service public de la Propreté et de l’Assainissement de Paris par la désorganisation orchestrée !

Adresse numéro 1 aux Parisiennes, Parisiens,

Notre organisation, la CGT FTDNEEA (Filière Traitement des Déchets, Nettoiement, Eau, Egout et Assainissement), regroupe les agents de la Propreté et de l’Assainissement de la Mairie de Paris.

Nous sommes majoritaires dans notre Direction aux dernières élections professionnelles du 6 décembre 2018. Nous comptons dans notre organisation plus de 1000 syndiqués.

Comme dans toutes les campagnes des élections municipales parisiennes, nous nous adressons aux contribuables et usagers afin de partager des informations et notre réflexion sur le bilan Propreté et Assainissement de la dernière mandature et sur les programmes des différents candidats en la matière.

Aussi, nous avons des propositions concrètes sur la place, l’organisation et l’utilisation du Service Public à vous faire connaitre.

Nous sommes tout d’abord face à un choix de société. L’outil de la régie au service du bien commun ou les entreprises privées avant tout au service des intérêts financiers.

Il est indispensable que les candidats se prononcent clairement afin qu’un débat sur le fond puisse être mené auprès de la population et afin que les électrices et les électeurs puissent se positionner.

En ce qui nous concerne, nous défendons clairement la solution la plus efficace aux besoins des usagers. La recherche systématique et immédiate du profit ne peut répondre à cette exigence.

C’est donc bien dans le cadre du Service Public que nous entendons faire nos propositions.

Pour autant, nous n’ignorons pas que cette dimension ne suffit pas à elle seule à la satisfaction des besoins de la population mais qu’elle implique aussi la nécessité d’une volonté politique cohérente et des compétences techniques nécessaires à sa mise en œuvre.

Les femmes et les hommes qui composent nos services et mettent en œuvre 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, les différentes missions de Propreté et d’Assainissement se sont battus pour que leur expérience professionnelle soit reconnue par les Directions successives depuis des décennies.

Au travers de notre syndicat, les personnels ont normalement la possibilité de s’exprimer pour l’amélioration du Service Public, notamment dans les différentes instances. Hélas, l’exécutif actuel ne respecte pas ces obligations légales en la matière.

La surdité de l’administration parisienne face aux propositions des professionnels de terrains et des représentants du personnel induit des erreurs manifestes en termes d’investissement et d’organisation des services.

Les 100 millions d’euros supplémentaire de budget votés par l’exécutif municipal actuel ont été en bonne partie utilisés dans certains matériels inutilisés et certaines tâches inappropriées :
 Investissement sur des camions bennes (en moyenne 200.000 euros par unité) dont une moyenne de 90 véhicules qui sont inutilisés tous les jours. (Insuffisance de conducteurs pour les utiliser)
 Mise en place d’une équipe appelée urgence propreté qui sert essentiellement de communication envers les administrés (axé sur de la visibilité et non sur un apport supplémentaire de propreté)
 Investissement dans du matériel mécanique présenté comme une aide au personnel mais inadapté à l’environnement de travail pour notamment l’entretien des trottoirs (toujours axé sur la communication aux administrés)
 Investissement sur des véhicules et des E.P.I. (Equipement de Protection Individuel) à l’Assainissement inadaptés aux tâches de travail.

Malgré les effets d’annonce de la Ville de Paris, nous avons fait le constat amer, que depuis des années, nous avons dû à effectifs constants assurer un accroissement de nouvelles activités comme par exemple les collectes sélectives (papiers- emballages ou biodéchets), l’entretien de surfaces élargies de balayage et de lavage dans plusieurs secteurs de la capitale…

Ce chamboulement dans nos différents services a vu les effectifs de certains métiers chuter, les missions de salubrité et santé publique confiées de plus en plus aux entreprises privées et une organisation de travail perturbée dans la qualité de service rendu et dans la transmission des savoir-faire.

Les recrutements à la Ville de Paris ne sont plus suffisants sur des métiers comme Egoutiers, Eboueurs, Conducteurs, adjoints Techniques, Encadrants, personnels de Maîtrise, ne permettant plus de répondre de manière satisfaisante aux activités de maintien de Propreté et aux différentes tâches d’Assainissement.

D’ailleurs, l’ensemble des postes budgétaires votés ne sont plus pourvus. Les moyennes d’âges de ces catégories professionnelles sont vieillissantes (72% des Conducteurs et personnels de Maîtrise ont une moyenne d’âge entre 45 et 65 ans aujourd’hui) ce qui induit une mort programmée de ces métiers.

Des missions d’assainissement essentielles à la santé publique sont transférées aux entreprises privées.

Le balayage et le lavage de nombreuses rues de la capitale sont diminués de façon drastique. Nous étions en capacité, avant 2004, de collecter le matin pour les arrondissements en régie dans des conditions satisfaisantes en finissant certains secteurs à 08H30 et d’autres au maximum à 11H30.

Cela nous permettait de traiter les missions de Propreté, autres que la collecte des ordures ménagères, comme le balayage, le lavage, l’entretien des grilles d’arbre, désherbage… avec régularité tout au long de nos journées de travail.

L’optimisation des itinéraires de collectes dans les arrondissements collectés en régie en 2004, a créé un séisme écologique et social. L’allongement des itinéraires de collectes a désorganisé massivement les missions de propreté annexes.

« Non seulement on ne réduira pas la crise sociale sans régler la crise écologique, mais, au-delà, ces deux crises se nourrissent l’une l’autre. On ne peut pas se sentir appartenir à un projet commun si on est mis à l’écart, si on est laissé de côté, si on nous désigne comme un coût et non une richesse. (…) C’est en cela que l’ultralibéralisme est une impasse parce qu’il prend en compte l’individu mais fait totalement abstraction de son environnement, (…) je crois que nous avons la même responsabilité que le Conseil National de la Résistance en son temps. » Anne Hidalgo, Extrait du livre « le lieu des possibles », Réinventer p15-16-17, septembre 2019 – édition de l’Observatoire.

La CGT FTDNEEA s’opposera à toutes les forces politiques et à leurs alliés qui contribueront à privatiser nos métiers ouvriers en charge de la santé et de la salubrité publique !

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