- Article publié le 8 avril 2020
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25 | Territoriaux Grand Besançon - Covid-19 Nouvelle intervention auprès du DGS
Monsieur le Directeur Général des Services,
L’intersyndicale CGT, SUD et UNSA souhaite clarifier certains points suite à la visioconférence du vendredi 3 mars 2020 :
- l’eau et l’assainissement : nous souhaitons vous alerter sur les dispositions nationales sur le temps d’utilisation de 4 h en usage normale des masques FFP2 et équipements individuels, qui ne peuvent s’appliquer dans les milieux humides des services de l’eau et l’assainissement. Ils deviennent inefficaces en moins de 2 heures. De plus, le port de ces équipements rend les interventions beaucoup plus difficiles et plus fatigantes. Par ailleurs, des études ont révélé que le COVID-19 est présent dans les selles. C’est pourquoi, il est important de faire des analyses dans les réseaux d’assainissement afin d’assurer la santé des citoyens et des travailleurs.
- la direction des déchets : nous constatons que les temps de pause des agents et le temps de douche n’ont pas été décalés suffisamment et que les agents se retrouvent au même moment dans des locaux exigus. Nous souhaitons que ces temps soient espacés. Nous réitérons également notre demande sur le nettoyage des locaux des rippeurs (algeco vers l’incinérateur). Est-il fait et par qui ? Peut-on savoir également comment se fait le nettoyage des cabines des camions.
- les déchetteries : on nous a informé que les déchetteries sont de nouveau réouvertes au public. Pour quelles raisons ? Et comment les usagers peuvent-ils justifier ce déplacement ? N’est-on pas incohérent par rapport aux règles de confinement. S’agit-il d’un service essentiel ?
- l’attestation de déplacement des mandatés sociaux : (demandes CGT et SUD) lors de la visioconférence du 28 mars , vous nous avez indiqué qu’il n’était pas possible pour les OS d’obtenir ses autorisations. Or, lors de la réunion téléphonique OS et Ministre du travail du 3 avril, le Ministre a réaffirmé que les mandats syndicaux sont considérés comme du travail et que l’attestation domicile-travail était valable. De plus, nos services juridiques nous ont indiqué qu’aucun texte n’interdisait des attestations de travail de l’employeur pour les mandatés sociaux. Nous renouvelons donc notre demande à ce jour.
- les congés posés en avril : nous pensons que laisser les directions et les établissement extérieurs décider de l’annulation ou non des congés, va créer des inégalités de traitement. Certains agents ont posé 15 jours, d’autres 1 semaine et encore d’autres aucun congé. La collectivité n’a pas à imposer des congés que ce soit pour les agents en PCA, en télétravail ou en ASA qui sont tous victimes d’une situation difficile que l’incurie gouvernementale a amplifié. Nous demandons une souplesse dans la gestion des congés. Les agents ne souhaitant pas prendre leurs congés, quels que soient leur situation administrative, peuvent déposer leurs congés sur un CET ou les poser avant le 31/12/2020 comme cela était indiqué dans la note. Pour les autres, ils peuvent prendre leurs congés s’ils le souhaitent. Dans le cas où les agents ne peuvent pas prendre leurs congés par nécessité de service , nous demandons une bonification.
- le coronavirus et l’accident de service : nous demandons que les agents touchés par le coronavirus soient reconnus en accident de service. Les agents prennent chaque jour des risques pour la continuité du service public, la collectivité doit s’engager dans ce sens.
- l’éducation : le turn-over des enseignants et du personnel ville intervenant dans les écoles (agent d’entretien, agent de restauration scolaire, ATSEM et animateurs) est différent (a la semaine pour le personnel ville et à la journée pour les enseignants volontaires). La note de la direction EPL est adressée uniquement aux ATSEM et agents d’entretien, il leur appartient de respecter et de faire respecter leur travail et d’informer les enseignants du mode d’organisation dans un contexte de nettoyage et de désinfection renforcée. L’application est parfois laxiste par certains enseignants. Les directeurs ne sont pas présents de manière continue dans les établissements. Ensuite, nous nous questionnons sur l’importance de ce brassage d’adultes et d’enfants différents sur différents temps et espaces dans chaque école, n’est-t-il pas en décalage avec les règles de confinement, de distanciation et de gestes barrières ? Exemple : le temps de repas mobilise aujourd’hui un certain nombre de personnes non nécessaires à la garde d’enfants. N’est-il pas possible que certains personnels prennent leurs repas séparément. De plus, un agent à l’école Curie a été détecté et avéré Covid-19. Quelle information, l’administration a-t-elle prise suite à cette contamination et est-ce qu’elle a informé les autres agents en contact ? Qu’en est-il du confinement systématique pour les agents en contact avec des collègues contaminés pour éviter la propagation de ce virus ?
- les aides à domicile : nous vous alertons sur le nombre de gants, de masques et de gels hydroalcooliques fournis aux agents pour effectuer leurs missions. nous rappelons qu’elles interviennent quotidiennement auprès des publics les plus fragiles . Ces interventions s’enchaînent par plage d’une heure ou d’une demi-heure. La réponse plutôt légère lors de notre visioconférence expliquant qu’il suffisait de se laver les mains n’est pas suffisante à notre sens. Comme indiqué lors de cette réunion, le fait de toucher ce masque avec ses mains rend l’utilisation de celui-ci inutile. En conséquence de quoi, nous demandons une augmentation de la quantité d’EPI qui leurs sont donnés, afin d’utiliser plusieurs masques par jour pour intervenir chez les usagers.
- l’hygiène santé : nous avons trouvé le discours de la Directrice de l’hygiène santé condescendant et peu constructif. Lorsqu’elle indique que cette pandémie donnera une leçon aux Français sur le nettoyage des mains et du port du masque (dont elle a minimisé le port 5 min avant), nous paraît déplacé voire indécent. Elle oublie que des familles ont perdu des proches et qu’elles s’en seraient passés. Nous voulons lui dire que c’est au gouvernement de tirer une leçon de ces milliers de morts en redonnant des moyens humains et financiers à notre système de santé. Nous rappelons que le port du masque est essentiel (l’académie de médecine vient de le rappeler) même si les collectivités ont des difficultés pour s’approvisionner. Nous savons tous que cette difficulté des collectivités est la conséquence de la politique de l’Etat Français qui n’a pas su prévoir des stocks de masques suffisants pour protéger sa population.
Nous restons à votre disposition afin d’en discuter.
Cordialement,
CGT Territoriaux
SUD
UNSA territoriaux