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  • Article publié le 19 mai 2020
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30 | Don de jours de congés - Réponse au courrier du Président du Conseil Départemental du Gard et cpte rendu du CT du 14 mai

Non, Monsieur le Président du Conseil Départemental du Gard, offrir ces jours de congés au personnel soignant, ce n’est pas de la solidarité, c’est de la charité, et l’hôpital se fout de la charité.

Ce que veulent les,soignants c’est plus de moyens humains et matériels et de meilleurs salaires pas le sacrifice de jours de congés dautres salariés.

Il faudrait rappeler au « socialiste » Bouad que les congés ont été arrachés au patronat en 1936, et comme il le dit lui-même dans son courrier pour motiver le fait qu’il ne pourra pas les reporter : « les congés annuels n’ont pas vocation à être cumulés, mais à être pris pour se reposer, pour profiter de ses proches , pour partir en vacances, ou pour mener à bien un projet personnel ou familial.. »

Petit rappel historique indispensable apparemment à M. Bouad..

En 1926, le congrès de la CGT revendique le droit à des congés payés. Cette année-là, l’idée d’« être payé à ne rien faire », comme le bonheur, est « une idée neuve ». Droits nouveaux et mentalités nouvelles vont de pairs. Du Front Populaire à aujourd'hui, l’histoire des congés et des vacances est longue. Et elle n’est pas finie...

Le 3 mai 1936, le Front Populaire gagne les élections et provoque de par sa victoire un élan de revendications chez les travailleurs. Mouvements de grèves, occupations pacifiques des usines : plus de 2 millions de travailleurs revendiquent de meilleures conditions de travail. La France est paralysée et le patronat est dans l’obligation d’ouvrir des négociations. Les revendications portent sur la revalorisation des salaires, la limitation de la durée de travail à 40 heures par semaine... et les congés payés. Léon Blum perçoit l’importance de la demande « d’être payé à ne rien faire » et de profiter du temps libre. Il en fait l’un des sujets mis sur la table de ce qui deviendra les accords de Matignon.
Dans la nuit du 7 au 8 juin 1936, à l’hôtel Matignon à Paris, sont officiellement signés les accords dits de Matignon, entre le Président du Conseil, Léon Blum, la Confédération générale de la production française (l’organisation patronale ancêtre du Medef) et la CGT. Ces accords prévoient la généralisation des conventions collectives, la création des Délégués du Personnel et une augmentation de 12 % des salaires. Cependant la mémoire des français ne retiendra que la semaine des 40 heures et l’octroi de deux semaines de congés payés qui leur permettront de partir en vacances dès l’été 1936.
Depuis cette époque le patronat n’a eu de cesse de reprendre en sa faveur toutes ces conquêtes sociales.

On le voit aujourd’hui sous prétexte de « solidarité » on voudrait augmenter le temps de travail, diminuer les congés, baisser les salaires. Mais pourquoi cette « solidarité » ne serait demandée qu’au salariat. La France est la 6° puissance économique mondiale où les richesses crées n’ont jamais été si importantes. Les dividendes versés aux actionnaires n’ont jamais atteint de tels records (plus de 49 milliards en 2019).

Alors si solidarité il doit y avoir, il faut les solliciter eux ce sera bien plus efficace que de vouloir se re approprier du temps de repos acquis par les salariés et nécessaire pour eux.

Ce serait en tout cas bien plus « social » monsieur le président « socialiste » du Conseil Départemental du Gard..


Voir en pièce jointe le courrier du CD du Gard aux agents et le cpte rendu du CT du 14 mai 2020



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