- Article publié le 17 novembre 2021
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84 | CGT Syndicat départemental : Communiqué sur la situation de l’EDeS de Cavaillon et sa réouverture le 15/11/2021 sans consultation du CHSCT.
Après plusieurs épisodes de coups de feu sur la commune de Cavaillon durant l’été dernier, dont la presse s’est fait écho, la Présidente du Conseil départemental de Vaucluse a décidé de fermer l’EDeS de Cavaillon (services territoriaux médico-sociaux Départementaux) le 24 août 2021.
Les personnels du Département, comme nombre d’autres acteurs, signalent depuis plusieurs années, la montée de la violence et la dégradation des conditions de vie des habitants dans ce quartier de Cavaillon.
Cette décision a été prise sans aucune consultation des représentants du personnel en matière de sécurité (CHSCT), comme l’exige pourtant la loi, ce qui aurait dû être fait dès les premières fusillades, le 17 juillet 2021.
La Présidente a décidé, toujours sans consultation du CHSCT, du retour des agents dans l’EDeS le 15 novembre, puis de l’ouvrir au public le 17 novembre.
Les personnels concernés assurent au mieux depuis début août leurs missions et la continuité du service public malgré des conditions de travail dégradées.
La CGT partage le regret éprouvé par le personnel de priver les Vauclusiens d’un équipement de proximité tel que l’EDeS de Cavaillon, et souhaite sa réouverture au plus vite. Cependant la sécurité des usagers et des agents doit être assurée et réfléchie collectivement avec les acteurs concernés.
La CGT estime que les conditions ne sont pas réunies à ce jour pour garantir la protection et la sécurité des agents, notamment en ce qui concerne la sécurisation des espaces publics environnants de l’EDeS, dont la responsabilité relève des prérogatives de l’État (Préfet) et de la Commune de Cavaillon (Maire).
Ni les personnels, ni leurs représentants, n’ont de lisibilité sur cet aspect déterminant des conditions de sécurisation de reprise de leur activité dans les locaux de l’EDeS de Cavaillon, et de ce que leur employeur, la Présidente du Conseil Départemental 84, a pu obtenir comme garanties à ce sujet.
La réouverture des équipements de Services Publics sur ce quartier doit être assurée. C’est une priorité. Mais pas dans la précipitation, sans garantie quant à la sécurité des agents et des usagers.
Le syndicat CGT des personnels territoriaux du Département estime nécessaire le report de la date de réouverture de l’EDeS de Cavaillon. Il exige que les représentants du personnel, mandatés par leurs organisations, en lien avec les personnels, soient dûment informés, consultés, et puissent donner un avis éclairé dans le cadre du CHSCT, préalablement à la nécessaire réouverture de l’établissement.
Il est à noter que l’information de la réouverture de l’EDeS a été communiquée par le DGS, la Directrice de l’Action Sociale et la DRH qui sont venus en précipitation rencontrer le personnel le 5/11/2021, il est à noter qu’un article de presse est paru dans la semaine du 2/11 dans lequel la Présidente annonçait la réintégration sur site le 15/11 et une ouverture au public le 17/11, elle informait du protocole et des mesures prises pour sécuriser les agents et les usagers.
Les représentants du personnel avaient demandé qu’un point spécifique sur la situation de l’EDeS de Cavaillon soit inscrit à l’ordre du jour du CHSCT du 15 novembre 2021. Ils ont découvert que cela serait bien abordé mais en simple point d’information, sans vote. Outre l’ironie de la date, le mépris va jusqu’à ne proposer aucun document, la CGT ne peut se satisfaire d’une telle réponse.
C’est dans ce cadre que les mandatés CGT en CHSCT ont pris la décision de demander à la Présidente au travers d’une lettre ouverte qu’un CHSCT extraordinaire soit réuni afin de traiter la situation de l’EDeS de Cavaillon. Il était attendu qu’aucune réouverture n’ait lieu sans consultation du CHSCT. La CGT a tenté d’associer à sa démarche les autres syndicats de la collectivité qui n’ont pas donnés suite.
La Présidente a fait le choix de ne pas répondre à la CGT. Face à ce mépris, il a été décidé que les mandatés CGT ne siégeraient pas à l’instance prévue le même jour que la réouverture de l’EDeS. Les autres syndicats ont été informés de la décision CGT, il leur a été proposé de réagir de manière unitaire. Cette décision n’a pas été suivie, la CGT seule n‘a pas siégé à l’instance.
Les représentants CGT du personnel ont préféré se rendre sur les lieux, auprès des agents. Ils y ont observés des agents en souffrance, inquiets, qui n’ont eu que de partielles informations. L’ensemble des mesures qui ont été avancées par la Présidente dans un article de presse ne sont pas appliquées. D’autres paraissent complètement inadaptées et mettent en difficulté les agents.
Les agents, soucieux du service public et de l’intérêt pour les usagers, souhaitent avoir les moyens de répondre aux besoins de proximité mais pas dans un contexte dangereux tant pour le personnel que pour les familles accompagnées.
Il est aussi mis en avant que l’EDeS est la seule structure à avoir rouvert. Les partenaires tels que CCAS, CPAM, CMPEA restent portes closes.
Cela pose question et plonge encore plus le personnel dans un sentiment d’isolement. Il est incompréhensible que l’ensemble des acteurs n’aient pas été réunis afin d’établir un projet commun de mise en sécurité et d’efficacité.
Pour toutes ces raisons, la CGT ne cédera pas et ne tolérera pas l’intolérable. Nous continuerons à jouer notre rôle, représenter le personnel et l’accompagner dans toutes initiatives visant à préserver les travailleurs et le service public.
Face à un contexte si dangereux et anxiogène, nous réaffirmons qu’il est nécessaire qu’un CHSCT extraordinaire ait lieu.